Hello,

Je vous retrouve avec un article qui me tenait vraiment à cœur, et qui a été relativement éprouvant à écrire tant il était dur de mettre des mots sur ce que je ressentais. Aussi, la météo de ces derniers temps a été plus que clémente au point où j’ai douté de la légitimité de cet article !! Mais fuck it, c’est encore officiellement l’hiver alors profitons encore de ces derniers moments avant d’embrasser pleinement le printemps.

Le livre que j’ai lu en ce mois de février m’a fait l’effet d’une bombe. Les livres que je présente dans cette section ne sont pas systématiquement des gros coups de cœur (bien que toujours de très belles lectures), mais alors celui-ci… wahou… Et je vais vous expliquer en quoi c’est une lecture parfaite pour la saison, mais avant petit résumé :

Dans l’Ecosse du XVIIe siècle, Corrag, jeune fille accusée de sorcellerie attend sa mort au bûcher. Un révérend vient l’interroger sur les massacres (guerres de clans) dont elle a été témoins et la voix de Corrag s’élève au dessus des légendes et des terreurs qu’elle inspire, par delà ses haillons et sa tignasse sauvage. Corrag raconte son histoire, son périple, ses petits bonheurs, et peu à peu le révérend est pris de doute. Il ne voit plus en elle la créature maudite. Il la regarde et comprend que son innocence est son principal péché.

Alors je mets tout de suite en garde, ce livre est déjà assez gros et il peut être assez laborieux. Je m’explique : tout d’abord l’action est racontée sous la forme passive (ce qui n’empêche pas les péripéties), mais dans ce roman il est surtout question de contemplation. Adeptes d’actions en folies, passez votre tour, ce livre n’est sans doute pas fait pour vous… En revanche, si vous cherchez de la beauté, tant dans les mots choisis que dans ce qui est raconté, si vous aimez que le contexte soit bien posé (et quel magnifique contexte !!), des personnages aux personnalités profondes et complexes, une vrai connexion à la nature, vous allez certainement aimer ! Personnellement je le lisais comme je déguste une tablette de chocolat (parfois avec parcimonie, parfois en me goinfrant, mais toujours avec une vraie délectation).

Une ode à l’hiver

Ce livre est absolument PARFAIT à lire en hiver parce que la poésie de l’écriture magnifie cette saison. Corrag, la fille accusée de sorcellerie, est née en hiver. Il est dit que notre saison de naissance est celle dans laquelle nous nous épanouissons le plus. A travers son récit, son amour pour l’hiver nous réconcilie avec le froid ! L’écriture est tellement fluide, belle et immersive qu’on a plaisir à marcher pieds nus dans la neige avec Corrag, à entendre son crissement à chaque pas, ressentir la douceur et le calme… tout en restant bien au chaud dans son plaid !! Plusieurs saison passe dans le livre, on suit le dégel du printemps, la chaleur de l’été, les feuilles de l’automne, mais la saison qui détient une vraie place de choix reste l’hiver.

“Il neige. Par la lucarne, je vois qu’il neige. Ça dure depuis des mois, je crois, la neige, la glace bleuâtre et la froidure. Des mois à voir le nuage de mon haleine. Je souffle et vois sortir mon haleine et je me dis regarde. Voilà ta vie. Tu es encore vivante. La neige me plaît. Elle m’a toujours plu. Je suis née sur une terre durcie par un âpre mois de décembre. Neige et glace sont donc miennes.”

Une histoire de sorcière

Ce roman est aussi et avant tout l’histoire d’une des plus grandes injustices de notre histoire : la chasse aux sorcières. Je vous le dis tout de suite, ici, il n’est pas question de “sorcellerie” avec pouvoirs magiques et Cie. Il s’agit de l’histoire au contraire réaliste d’une femme libre, se soignant par les plantes et par tout ce que lui offre la nature, qui s’émerveille et voit de la magie dans tout : une cascade aux reflets d’argent, un regard échangé avec un cerf, la neige qui fond… Ces choses qui paraissent si insignifiantes et qui peuvent être source d’une grande joie. C’est l’histoire d’une femme qui croit en son intuition, qui écoute son cœur, qui se fie à son propre jugement et qui se connecte à tout ce qui vit. Ce livre, c’est une vraie leçon d’amour. Le livre laisse aussi la part belle aux plantes médicinales, vous allez en apprendre beaucoup !
C’est aussi, parallèlement une histoire révoltante, écœurante de la bêtise et violence humaine… A mon sens, il est important de se souvenir de tout ça.

La beauté de l’Écosse

Dès l’arrivée de l’automne et surtout en hiver, j’ai toujours cette envie d’évasion et de grands espaces. J’ai personnellement une grande attirance pour l’Écosse, un pays magique, envoûtant, avec une nature sauvage d’une beauté à couper le souffle… Dans ce roman, j’ai voyagé. La beauté de la plume de Susan Fletcher m’a littéralement propulsée en Écosse. Sa façon de déployer le paysage dans lequel les personnages évoluent m’a vraiment permis de tout visualiser avec précision. J’y étais vraiment. Je pourrais vous dessiner la cabane de Corrag dans sa lande, la lumière chatoyante or et rouge qui s’abaisse sur la montagne en fin de journée… (Allez, c’est cadeau, je vous mets mon dessin très moche haha!)

Les fans d’Outlander pourront également apprécier cette histoire (j’y vois beaucoup de similitudes !). En bref, j’ai adoré. Une lecture très atypique et très immersive… On n’en ressort pas indemnes. J’ai beaucoup pleuré c’est vrai, mais cette histoire reste dans ma tête depuis, je crois que je ne l’oublierai jamais.